Économie durable et IoT

Sommaire :

1- Le marché de l'IoT entreprise en quelques chiffres

2- IoT et croissance durable

3- Une tendance forte au sein des entreprises

4- La prise en compte de cette tendance par Orange

 

Introduction

l'Internet des objets (IoT) : de quoi parle-t-on?

L’Internet des objets (IoT pour Internet of Things) désigne à la fois la technologie de connexion d’objets ou de capteurs au réseau internet et le réseau qui relie ces objets. L’intérêt de cette technologie est de permettre aux objets connectés de transférer directement des informations via le réseau à un serveur pour être traitées.

Les objets connectés sont présents aussi bien sur le marché grand public, avec la domotique ou la santé par exemple, que sur le marché entreprise avec différents secteurs d’activité tels que l’automotive, l’énergie, le paiement, la sécurité, l’industrie ou l’agriculture.

Les entreprises sont de plus en plus engagées dans leur transformation digitale et l’IoT est bien perçu comme l’un des outils incontournables pour optimiser les performances opérationnelles, réduire la consommation de ressources (énergie, eau, matières premières etc..) et donc les coûts associés mais aussi l’empreinte environnementale de l’activité.

15% des émissions de gaz à effet de serre pourraient être évitées d’ici à 2030 grâce à l’IoT selon une étude Ericsson (a) dans une approche proactive et raisonnée.

En effet, l’IoT est une solution numérique et a donc des impacts négatifs sur l’environnement notamment par les composants qui entrent dans la fabrication des capteurs, par la consommation d’énergie lors de l’usage, ou par les déchets électroniques en fin de vie des objets. Il y a bien un enjeu de durabilité des solutions IoT.

Selon le rapport Empreinte environnementale du numérique mondial, GreenIT, 2019 le numérique représente : 

  • 4,2% de l’énergie consommée dans le monde
  • 0,2% de l’eau douce consommée
  • 3,8% des gaz à effet de serre émis

L’étude Ericsson précitée prône une approche proactive et raisonnée pour éviter l’écueil d’un recours non maîtrisé aux solutions IoT. Il ne faudrait pas que sous prétexte d’optimiser les processus opérationnels soit négligé l’impact négatif des IoT sur l’environnement.

 

Dans cet article, le parti pris est de définir comme IoT durable des solutions IoT conçues pour optimiser les processus opérationnels tout en réduisant toujours plus leur impact environnemental :

  • en intégrant systématiquement les principes de l’économie circulaire
  • en les ajustant au volume et à la fréquence de transmission des informations nécessaires et suffisantes pour prendre les décisions

 

S’engager dans l’IoT durable s’apparente finalement à une démarche d’amélioration continue. C’est une veille active pour identifier des process de fabrication et des innovations plus respectueux de l’environnement. Cela s’appuie sur un dialogue constructif du client et du prestataire pour l’analyse au plus près du besoin pour mettre en œuvre des solutions IoT dans une logique de sobriété (le nécessaire et le suffisant).

Pour réussir l’IoT durable, il est important de pouvoir s’appuyer sur un écosystème d’acteurs innovants et proactivement engagés vers la transition environnementale. C’est la démarche choisie par Orange.

Cet article resitue tout d’abord le marché de l’IoT entreprise en quelques chiffres, puis prend des exemples d’usages de l’IoT qui montrent pourquoi IoT et croissance durable sont indissociables.

Le choix de l’IoT pour répondre aux enjeux environnementaux est une tendance forte au sein des entreprises largement encouragée en Europe par les législations en faveur de l’économie circulaire.

En conclusion, la dernière partie de cet article reviendra sur la prise en compte de cette tendance par Orange dans le choix d’axes de travail très concrets avec ses partenaires pour proposer des solutions IoT plus durables à ses clients.

 

 chantier IoT b2b croissance durable courge orange

 

1-Le marché de l'IoT entreprise en quelques chiffres

 

Le marché global de l’IoT (grand public et entreprise) se développe de manière continue.
Selon le cabinet d’études de marché américain IoT Analytics (b), fin 2021 il y avait à l’échelle mondiale 12,2 milliards d’objets connectés actifs (tous types de connectivité confondus). Fin 2023, il y en aurait 17,2 milliards.

Plus spécifiquement sur le marché entreprise, les dépenses globales pour des solutions IoT représentaient 201 milliards USD en 2021. Elles devraient représenter 238 milliards USD en 2023 soit une croissance de plus de 18% (c).

 

2- IoT et croissance durable

 

De manière générale pour les entreprises ou les collectivités locales, les solutions IoT sont maintenant bien identifiées comme des moyens de réduire la consommation d’énergie, d’eau ou autres matières premières, ainsi que les coûts associés.

On ne peut contrôler que ce que l’on connait. Différentes mesures remontées en temps réel ou non suivant la criticité de l’activité permettent d’ajuster les consommations au plus près des besoins. Cela permet par exemple de réduire les kilomètres parcourus par des véhicules d’intervention, ou en milieu urbain de ne déclencher l’allumage des lampadaires que lorsque cela est nécessaire. 

La « ville intelligente » est un bon exemple d'écosystème de l’Internet des Objets : contrôle des émissions pour veiller à la qualité d’air, surveillance et contrôle du trafic des véhicules, économies d’énergie, etc. Elle s’appuie sur de multiples appareils et système intelligents, allant du simple lampadaire à l’optimisation du trafic urbain, en passant par la vidéosurveillance ou la cartographie des émissions sonores.

 

3- Une tendance forte au sein des entreprises

 

Les attentes des entreprises évoluent rapidement, celles-ci prennent de plus en plus en compte l’impact environnemental et la durabilité des solutions sélectionnées, notamment sous la pression forte de la réglementation et de la législation. Quelques repères :     

  • 2014 : loi sur le traitement des déchets d’équipements électriques ou électroniques (DEEE)
  • 2019 : décret tertiaire
  • 2020 : loi anti-gaspillage « pour une économie circulaire » dite loi AGEC
  • 2021 : climat et résilience
  • 2022 : nouveau paquet législatif concernant la fabrication et fin de vie des produits consommés en UE

Une enquête réalisée auprès de ses clients par Orange Business montre que dans le cadre de leur politique de Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) (d):

  • -33% des entreprises privilégient l’efficacité énergétique, soit la réduction de la consommation énergétique et le contrôle des émissions de GES, et
  • -28% priorisent l’économie circulaire et les plateformes digitales pour la collecte et le recyclage d’appareils ou la réutilisation et la revente d’équipements.

 

L’étude « IoT For Green » proposée par Bearing Point et Orange Business (d) présente 8 projets clients pour lesquels des solutions IoT ont été déployées. Dans chacun des cas le retour d’expérience permet de mesurer le gain client, et d’estimer le bénéfice environnemental.

L’un des cas présentés concerne une flotte de 42 navires industriels. L’objectif du client est de réduire la consommation de fioul. Le poste énergie d’un navire représente à lui seul 46% de ses coûts opérationnels. Deux facteurs peuvent augmenter la quantité de fioul utilisée, des pertes au soutage ou une consommation excessive due à un dysfonctionnement par exemple.

Les navires ont été équipés de débitmètres massiques Coriolis connectés pour remonter des informations sur les flux de carburant. Une plateforme en ligne permet de suivre la consommation de fioul et d’alerter des techniciens en cas d’anomalies. La mise en place de cette solution a permis de baisser de 11% la consommation mensuelle moyenne de carburant par navire.

La flotte a ainsi réduit ses émissions brutes annuelles de CO2 de 36000 tonnes.

Un deuxième cas a pour objet la détection de fuites lors de la distribution d’eau. Il faut savoir que pour 10 litres d’eau circulant dans les réseaux des collectivités 2 litres sont en moyenne perdus par l’exploitant.

Un leader de la gestion de l’eau a codéveloppé une offre de télérelève de consommation d’eau s’appuyant sur une solution de connectivité Orange et sur une plateforme de données d’Orange pour détecter rapidement les fuites d’eau. Grâce au déploiement de la solution avec 400 000 modules connectés sur les compteurs d’abonnés et 6000 capteurs acoustiques sur les canalisations, une grosse métropole française a gagné 8% de rendement de son réseau soit 7 millions de m3 d’eau préservés en un an.

 

Vous trouverez ici le lien vers le livre blanc « IoT For Green ».

Les économies d'eau que génèrent des solutions mise en place grâce à l'IoT sont majeures, vous pouvez retrouver plus d’éléments dans l’article Orange Business en suivant ce lien : Découvrez-les ici

 

 chantier IoT b2b croissance durable feuillet et eau orange

 

4- La prise en compte de cette tendance par Orange

 

L’engagement d’Orange pour la durabilité est inscrit dans sa raison d’être définie en 2019 avec les salariés et les parties prenantes du groupe :

Orange est « l'acteur de confiance qui donne à chacune et à chacun les clés d'un monde numérique responsable ».

Chez Orange, la transition environnementale est prise en compte depuis plusieurs années, que ce soit dans les réseaux avec la réduction de la consommation d’énergie ou l’utilisation d’équipements reconditionnés, les bâtiments comme par exemple l’éco-campus Orange Innovation ou Bridge, ou les data centers avec les systèmes de refroidissement.

Les échanges réguliers qu’Orange entretient avec ses partenaires de l’IoT entreprise sur l’économie circulaire sont des aides précieuses pour améliorer les pratiques.

L’IoT est un domaine complexe où interviennent de nombreux acteurs au sein de la chaîne de valeur. C’est un écosystème hétérogène et éclaté d’acteurs.

Orange travaille avec l’écosystème d’acteurs autour de deux axes principaux : 

  1. Des solutions IoT conçues de manière durables en intégrant le plus possible les principes de l’économie circulaire (amélioration continue) et
  2. Des solutions de bout-en-bout adaptées pour aider les entreprises à améliorer leur efficacité opérationnelle tout en s’engageant dans la transition environnementale, ce que nous avons vu dans les quelques exemples mis en exergue dans cet article.

Le choix qui a été fait par Orange en s’engageant dans l’IoT durable est d’avancer de manière pragmatique, étape par étape, et de lancer des actions concrètes.

Cela se fait de manière structurée en privilégiant des partenaires proactifs et engagés sur la transition environnementale, comme le sont par exemple les partenaires d’IoT Continuum (Sierra Wireless, LACROIX et ST Microelectronics) ou d'autres partenaires comme Altyor et BH Technologies.

Pour le catalogue IoT le référencement des partenaires et des produits inclut des critères d’écoresponsabilité (par exemple l’impact carbone de la fabrication de l’objet, matériaux recyclés utilisés etc...), l’objectif étant à court terme de permettre à nos clients de connaître l’impact environnemental des produits.

Pour la phase dite de « fin de vie » des devices, le questionnaire écoresponsabilité est structuré pour s’assurer qu’un processus de traitement des déchets électriques et électroniques est prévu conformément à la réglementation.

L’un des points critiques des IoT est leur autonomie énergétique, liée à la durée de vie des batteries qui sont par ailleurs très polluantes. Une question simple se pose, pourquoi ne pas retirer les piles ?

Une des pistes est d’utiliser « l’energy harvesting ». C’est une technique qui consiste à capter une énergie naturellement présente dans l’environnement pour faire fonctionner un appareil électronique. Plusieurs énergies peuvent être récoltées : l’énergie solaire, l’éolien, l’énergie thermique, ou encore de l’énergie issue des vibrations et des mouvements du corps comme source d’alimentation.  Orange teste avec des partenaires l’utilisation de cette technique pour alimenter des capteurs existants.

Dans l’industrie, comme par exemple l’industrie automobile, les équipements sont utilisés plus de 10 ans voire 15 ans. Dans ces conditions l’évolution rapide des réseaux et de la connectivité peut être une limite à la durée de vie des IoT embarqués dans les équipements. Pour apporter une solution à plus ou moins long terme Orange et ses partenaires travaillent sous deux angles :

  • Un module de connectivité évolutif : des travaux sont en cours avec des clients partenaires sur une approche modulaire de la connectivité de l’IoT. Le but est de s’assurer que la connectivité puisse évoluer pour que les équipements soient capables de rester connectés aux réseaux.
  • Une solution réseau : les équipes d’Orange Innovation imaginent des solutions « vues du réseau » qui permettraient à un IoT de se connecter au réseau indépendamment de son évolution.

En conclusion, le partage de bonnes pratiques et la coopération avec nos partenaires et clients pour mettre en œuvre une réelle économie circulaire de l’IoT entreprise est un bon moyen d’avancer plus vite et plus efficacement sur l’IoT durable.

Les différents exemples cités dans cet article montrent qu’un déploiement raisonné d’une solution numérique IoT permet d’optimiser l’efficacité opérationnelle et de travailler l’impact sur l’environnement, c’est sur cette voie qu’Orange souhaite avancer avec ses partenaires et ses clients.

 

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Sources

 

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Sur des approches écosystémiques pour mettre en œuvre l’économie circulaire, voici l’exemple de la Fondation Mac Arthur avec laquelle Orange travaille sur l’économie circulaire.

La Fondation Mac Arthur a travaillé sur une déclaration en faveur d’une Responsabilité Elargie des producteurs en matière d’emballage (REP). Cette action contribue au développement durable pour une croissance verte, elle est déjà bien avancée en France.

Déjà signée par 100 entreprises et 50 organisations contribuant à un approvisionnement durable, cette déclaration pousse des modes de recyclage responsable des emballages.

Cet exemple, dans sa conception et ses enjeux montre la voie d’une approche globale d’économie circulaire au profit d’une écologie industrielle et territoriale pour une consommation d’emballage dont la durée d’usage et la fonctionnalité visent des échanges de marchandises plus écologiques.

De telles actions tant économiques que politiques sont forcément des transitions écologiques menées par un, voire des écosystèmes, nouveaux ou déjà existants qui décident de travailler ensemble de manière conjointe et s’engagent entre pairs et/ou avec des associations.